Discours de Monsieur Mathieu MBOUMBA NZIENGUI, Ministre d’Etat, Ministre de l’Agriculture et de entrepreneuriat Agricole, Chargé de la mise en œuvre du Programme Graine.

Discours de Monsieur Mathieu MBOUMBA NZIENGUI, Ministre d’Etat, Ministre de l’Agriculture et de entrepreneuriat Agricole, Chargé de la mise en œuvre du Programme Graine.


Mesdames et  Messieurs, Chers compatriotes,

Le Gabon, à l’instar de la Communauté Internationale célèbre ce 16 Octobre 2015, la 35è Edition de la « Journée Mondiale de l’Alimentation » (JMA).

 Le thème retenu cette année est « Protection sociale et agriculture : briser le cercle vicieux de la pauvreté rurale ».

 La protection sociale joue un rôle prépondérant dans l’éradication de la Faim et de la Pauvreté, étant entendu qu’elle est prioritaire dans les programmes nationaux de développement. C’est une thématique qui préoccupe et engage l’ensemble de la Communauté Internationale.

 En effet, l’élimination de la faim et de la pauvreté extrême est l’un des Objectifs éventuels de Développement Durable du programme de développement pour l’après 2015. Cette détermination est motivée par les progrès accomplis et les enseignements tirés au cours des 25 dernières années.

 Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), depuis 1990-1992, la prévalence de la sous-alimentation a chuté dans les pays en développement. Plus de la moitié de ces pays ont atteint la cible des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) relative à la faim, qui consistait à réduire de moitié la prévalence de la sous-alimentation entre 1990 et 2015. Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, la pauvreté extrême a aussi baissé au niveau mondial entre 1981 et 2011 et la cible des OMD relative à la pauvreté a été atteinte.

 Malgré les progrès accomplis, quelques 800 millions de personnes souffrent toujours de la faim selon la Banque Mondiale, et plus d’un milliard vivent dans la pauvreté extrême avec moins de 1,25 USD (dollars)  par jour dans le monde, à la fin 2010.

 Les régions Afrique, Asie Pacifique, Amérique latine et Caraïbes ont déjà fixé l’année 2025 pour l’élimination de la faim sur leur territoire.

 En outre, en juin 2015 à Rome lors de la 39ème Conférence de la FAO, le Gabon a été primé parce qu’il a atteint la cible 3 de l’OMD 1 (réduire de moitié pour 2015 la proportion de la population qui souffrede la faim) et l’objectif du Sommet Mondial de l’Alimentation (réduirede moitié le nombre des personnes sous alimentées d’ici à 2015).

 En effet, selon les estimations les plus récentes de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), le Gabon a ramené la prévalence de la sous-alimentation de 11,7% (1990-1992) à 3,1% (2014-2016).

 Pendant la même période, le nombre des sous-alimentés a été ramené de 0,1 million à un très faible effectif, réalisant ainsi l’objectif du Sommet Mondial de l’Alimentation (SMA).

 Dans le contexte des éventuels Objectifs de Développement Durable pertinents, l’année 2030 est proposée pour l’élimination de la faim, de toutes les formes de malnutrition et de pauvreté extrême.

 Aujourd’hui, des millions de familles rurales sont prises dans le cercle vicieux de la pauvreté et de la faible productivité, qui provoque de souffrances évitables et entrave le développement rural et la croissance économique.

 Pour briser ce cercle, il convient d’agir dans deux  domaines complémentaires : la protection sociale et la croissance des secteurs productifs de l’économie.

 L’Agriculture demeure l’un des plus importants secteurs économiques productifs pour les populations rurales. Le fait de lier la protection sociale et le développement agricole constitue un moyen efficace pour briser le cercle de la pauvreté rurale.

 C’est pour cette raison que le Président de la République, Chef de l’Etat Ali BONGO ONDIMBAdans son pacte Social a décidé du développement  des Activités Génératrices des Revenus (AGR),dans le cadre du Fonds National d’Aide Sociale (FNAS) pour certains secteurs,notamment l’Agriculture, l’Elevage, la Pêche, le Tourisme, l’Artisanat, les Services et la Petite Transformation.

 

Mesdames et Messieurs, Chers compatriotes,

 Lorsque des systèmes de protection sociale complets sont mis en place, ils contribuent à briser le cercle de la pauvreté rurale parce qu’ils parviennent à toucher les personnes les plus vulnérables et à répondre à leurs différents besoins, en fonction du cycle de la vie et des caractéristiques de la population concernée. Ils contribuent également à protéger les pauvres et à leur garantir des moyens de subsistance de base.Ils aident à surmonter les difficultés liées aux liquidités, lorsqu’ils offrent des avantages réguliers et fiables, ils sont plus confiants face aux échecs éventuels.

 L’agriculture et la pauvreté en milieu rural sont donc étroitement liées. Dans la plupart des pays en développement, la population rurale bénéficie d’une partie importante des revenus de l’agriculture, en plus de ses nombreuses autres activités génératrices de revenus.

 La pauvreté et ses corollaires, la malnutrition, la maladie et l’ignorance freinent la productivité agricole.  C’est pourquoi, le fait de traiter la protection sociale et le développement agricole de manière intégrée, permet donc d’exploiter des synergies qui peuvent accroître l’efficacité dans ces deux domaines.

 Par conséquent, il est impossible de briser le cercle de la pauvreté sans prendre des mesures de protection sociale visant à aider les pauvres et les personnes vulnérables à satisfaire leurs besoins fondamentaux et à en gérer les risques. Aussi, est-il nécessaire, voire impératif de les combiner à des mesures de développement, afin de donner aux intéressés les moyens de sortir durablement de la pauvreté.

 Le principal défi pour le Gabon estd’assurer à tous et à tout moment, l’accès à la nourriture nécessaire à une vie saine et productive.

 La politique sectorielle agricole déclinée dans le Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE) et mise en œuvre par le Gouvernement, vise trois objectifs fondamentaux, à savoir :

  1. L’amélioration durable des revenus et des conditions de vie des populations urbaines et rurales dans la double perspective d’un développement équilibré du territoire national et d’un ralentissement de l’exode rural ;
  2. L’accroissement de la contribution de l’Agriculture et des Pêches à la formation du Produit Intérieur Brut (PIB), par le développement des cultures de rente, lorsque celles-ci sont compétitives, et la promotion des exportations ;
  3. La couverture maximale des besoins alimentaires, grâce à des coûts acceptables des denrées alimentaires résultant de l’intensification de notre production nationale.

 

Mesdames et Messieurs, Chers compatriotes,

 Le Gabon, malgré ces bons résultats en matière d’alimentation, reste cependant un importateur net de produits alimentaires qui représentent près de 343 milliards 511 millions de francs CFA annuels ; situation difficilement supportable pour un pays qui compte plus de 5 millions d’hectares de terres arables avec d’énormes potentialités.

 Le principal défi auquel le Gabon est donc confronté d’ici l’an 2025 est de parvenir à une croissance économique soutenue et durable, notamment grâce à la poursuite d’un programme d’investissement public renforcé en faveur du secteur agricole et à la mise en place d’un environnement socio-économique favorable aux investissements privés.

 Dans cette perspective, le Gouvernement s’est engagé à promouvoir l’agriculture paysanne par la mise en œuvre de divers projets visant à renforcer l’encadrement des populations rurales et par le redéploiement des pôles de développement que constituent les agro-industries.

 L’Institut Gabonais d’Appui au Développement (IGAD) exécute depuis 2011 le Projet de Développement et d’Investissement Agricole du Gabon (PRODIAG) avec le concours financier de l’Agence Française de Développement (AFD). Ce Projet vise à renforcer la sécurisation de l’approvisionnement alimentaire des principaux centres urbains gabonais par la promotion d’une agriculture entrepreneuriale performante et respectueuse de l’environnement. Le PRODIAG s’inscrit dans la suite du Projet  d’Appui au Développement de l’Agriculture Périurbaine (PADAP 2004-2009) qui a permis l’émergence de producteurs agricoles privés dans les zones périurbaines des grandes villes telles que Libreville, Port-Gentil, Franceville, etc. A terme, ce Projet devrait induire la création de 1070 exploitations agricoles générant une production de 16 000 tonnes de produits agricoles et un chiffre d’affaires de 9,6 milliards de FCFA par an en année de croisière.

 Le Gouvernement avec l’appui technique et financier du Fonds International de Développement Agricole (FIDA) développe depuis 2007 dans la province du Woleu-Ntem, le Projet pilote de Développement Agricole et Rural (PDAR) dont l’objectif global est de réduire la pauvreté en milieu rural par la diversification et l’augmentation des revenus des populations rurales et l’amélioration de leurs conditions de vie. Ce projet enregistre actuellement de très bons résultats. A terme, il devrait induire la création de 700 Groupements de producteurs générant une production de 20 540 tonnes de produits agricoles.

 En ce qui concerne l’accès aux services sociaux, la mise en place de la Caisse Nationale D’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS) a permis la prise en charge de plusieurs milliers de Gabonais économiquement faibles. C’est un cas unique en Afrique centrale qui fournit ainsi à cet important pan de la population, une couverture sociale nécessaire à la satisfaction de leurs besoins en matière de santé.

 Dans le cadre de l’initiative africaine du NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement Economique de l’Afrique), le Gabon s’est engagé dans le Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture en Afrique (PDDAA) en 2010 et a élaboré son Plan National d’Investissement Agricole, de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PNIASAN) avec pour objectifs principaux d’assurer une croissance agricole durable de 8,4% susceptible de réduire les importations de denrées alimentaires et l’incidence de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans le pays.

 Enfin, le programme  « GRAINE » (Gabonaise des Réalisations Agricoles et des Initiatives des Nationaux Engagés), projet cher au Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA,a pour objectif principal de proposer aux citoyens gabonais, un cadre d’accompagnement et de suivi, pour la mise en œuvre et le développement d’une activité de culture agricole industrielle au sein des coopératives.

 

 Mesdames et Messieurs, Chers Compatriotes,

 En dépit d’importants progrès enregistrés, plusieurs milliers de gabonais vivent encore dans la pauvreté en milieu rural comme en milieu urbain. Bien que l’incidence de la sous-alimentation et de la malnutrition ait fortement diminué, il est nécessaire d’accélérer cette progression afin d’éradiquer la pauvretéau Gabon d’ici 2025.

  

Je vous remercie.