Luc OYOUBI auditionné sur la hausse du prix du poisson

La hausse du prix du kilogramme du poisson et les chalutiers pirates dans les eaux gabonaises, ont constitué la trame de l’audition le 25 juin dernier à l’Assemblée nationale du ministre de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pêche et de la Sécurité alimentaire, Luc OYOUBI.
Devant les députés, notamment l’honorable Marie-Madeleine Nyingone Ada, auteur de l’interpellation du ministre sur le cherté du poisson à l’assiettes et la pratique illégale de la pêche par certains chalutiers , le ministre de l’agriculture a fait le constat malheureux de ces deux questions qui touchent les populations, a reconnu que les prix pratiqués sur le marché sont exorbitants et contraire à ceux homologués, inscrits dans la grille plafonnée des prix de vente de certains produits de consommation courante arrêtés par le Gouvernement, dans le cadre de la lutte contre le cherté de la vie.
Oscillant entre 1000 et 1200 FCFA le kilogramme selon les espèces, Luc Oyoubi a relevé qu’en pratique, le prix d’un kg de poisson varie entre 2000 et 2650 FCFA pour les petits pélagiques tels que la sardine, mulets, chinchards qui sont des poissons vivant dans les eaux proches de la surface ou entre la surface et le fon. Le prix d’autres espèces tels que le bar, le capitaine, la dorade, la sole varie entre 2500 et 4500 FCFA.
Des raisons évoquées de cette montée des prix du poisson, le ministre de l’Agriculture a dit qu’elle est consécutive à la baisse des stocks de poisson liée au recul de la mangrove, lieu de reproduction, de nurserie, d’alimentation et d’habitat pour certaines espèces halieutiques.
‘’ Sa destruction pouvant occasionner des perturbations dans le cycle de reproduction des poissons avec la menace de disparition d’espèces à court terme’’ a –t-il soutenu, poursuivant que’’ cette situation se justifie par la multiplication des intervenant dans le suivi et le contrôle des activités de pêche, ainsi que la non maîtrise du circuit de distribution depuis le producteur jusqu’au consommateur’’.
Ainsi, pour rétablir l’équilibre, le membre du gouvernement a indiqué que plusieurs actions sont entreprises, notamment l’organisation du débarquement des produits halieutiques en des points bien précis sur le territoire national dans des centres de pêche et points de débarquement aménagés…
‘’Pour améliorer l’approvisionnement, nous allons permettre qu’il y ait une meilleure coordination des intervenants en amont de la filière pour réduire la parafiscalité découlant de la multiplication des contrôles aussi bien en mer que dans les points de vente ; la restructuration de la filière au niveau de la commercialisation pour réduire les intermédiaires et obtenir des circuits courts plus favorables au consommateur final ; la promotion des élevages aquacoles pour augmenter et diversifier l’offre des produits aux consommateurs, mais aussi réhabilitation du Centre des Métiers de la Pêche et de l’Aquaculture (CMPA), entre autres’’, a-t-il dit.
En revanche, s’agissant des mesures prises contre le phénomène des chalutiers pirates, M. Luc Oyoubi a d’abord souligné que le positionnement géographique du Gabon dans le Golf de Guinée l’expose à une intense activité de pêche illicite. De ce fait a-t-il relevé, ‘’ la surveillance est une activité onéreuse pour l’Etat, car nécessitant le déploiement des moyens matériel, humain et financier conséquents et importants’.
S’appuyant sur des textes d’application relatifs au Code des Pêches et de l’Aquaculture (Loi n°15/2005), LuC Oyoubi a indiqué que certaines mesures règlementaires avaient été prises pour réguler ces secteurs d’activités, et que d’autres sont en cours d’élaboration.
En dehors de ce cadre, a affirmé le ministre de l’Agriculture, d’autres mesures ont été mises en œuvre visant notamment, la dynamisation des efforts conjoints de renforcement de la surveillance des zones de pêche par les services décentralisés (DGPA et ANPA) et les autres administrations intervenant dans le domaine maritime (Ministère de la Défense, Agence National des Parcs nationaux etc.), ainsi que la formalisation de l’appui technique et financier de la FAO à travers le programme de coopération technique (TCP) pour le renforcement des capacités du Centre de surveillance de pêche (CSP), pourraient constituer une sorte de bouclier pour protéger le territoire maritime.
‘’Dans l’immédiat, nous observons l’augmentation de la fréquence d’arraisonnement des navires en situation de pêche illicite entrainant ainsi une baisse notable des intrusions des navires pirates’’, a-t-il révélé, rappelant que pour l’année 2015, plus de 200.000.000 FCFA ont été versés au Trésor public au titre de l’arraisonnement de quatre bateaux indélicats.
Conseiller Com.