Discours du Ministre d'Etat à la cérémonie de bienvenue sur la journée mondiale des sols

Thème : Les sols : une base solide pour la vie

 

Monsieur le Représentant du Coordonnateur du Bureau Sous régional de la FAO,

Mesdames et Messieurs les Experts,

Mesdames et Messieurs,

Distingués invités,

Qu’il s’agisse de latérite, de terreau, de tourbe ou d’argile, le sol, c’est la vie et la sécurité alimentaire en dépend. C’est pourquoi les Nations Unies ont, non seulement institutionnalisé la commémoration de la journée mondiale des sols, mais également déclaré 2015 « Année Internationale des sols ».

L’importance des sols pour la sécurité alimentaire est évidente car, depuis les origines de la civilisation au sein des premières communautés pratiquant l’agriculture, jusqu’à notre ère, les sociétés ont pu prospérer, grâce à la bonne santé des sols.

Jusqu’à récemment, les sols étaient la ressource naturelle la plus méconnue et la plus largement dégradée. Aujourd’hui, cet état de fait a, enfin, commencé à changer avec l’institutionnalisation de la « journée mondiale des sols » par l’ONU et la FAO, ayant pour thème : « Les sols, une base solide pour la vie ». Cette commémoration vise avant tout de sensibiliser l’opinion publique nationale à l’importance de cette ressource naturelle pour l’agriculture, la biodiversité et le climat.

Des sols sains ne sont pas seulement le fondement de la production vivrière. Ils rendent également d’autres services aux hommes et aux écosystèmes : support de la croissance des végétaux, recyclage des déchets, régulation du climat et du cycle de l’eau, support et habitat d’une immense biodiversité, épuration des eaux, protection du patrimoine archéologique, etc.

Alors que pas moins de 95% de notre alimentation provient de la terre, 33% des sols sont dégradés à l’échelle de la planète. Les experts estiment à 60 ans seulement les réserves en sols arables riches en nutriments.

L’on peut alors se demander, comment mettre en œuvre des politiques durables protégeant la sécurité alimentaire des générations futures ? Et de quel type de connaissances scientifiques, technologiques et agricoles, avons-nous besoin pour résoudre ces problèmes ?

L’adoption de pratiques favorisant une gestion rationnelle des sols étant peu répandue à l’heure actuelle, les agriculteurs abandonnent des méthodes traditionnelles efficaces, au profil de pratiques délivrant des rendements plus rapides, à court terme.

Mesdames et Messieurs,

La science doit aider les agriculteurs à utiliser les ressources de manière plus efficiente. Les sols, l’énergie, la biodiversité, les engrais et pesticides doivent être utilisés judicieusement. La science doit compléter le savoir local et appuyer les pratiques agro-écologiques, à l’aide d’une « meilleure combinaison » des résultats sociaux, économiques et écologiques.

De façon générale, l’étalement urbain et le développement des infrastructures, auxquels sont associées des techniques agricoles inappropriées, tendent à entraver l’accomplissement de services rendus par les sols, avec pour multiples conséquences : perte de l      production végétale et alimentaire, perte de la biodiversité, perte du pouvoir de filtration des eaux souterraines, augmentation du ruissellement et de l’érosion, avec des inondations pour corollaires.

Menacés par l’érosion, l’excès d’intrants chimiques et l’urbanisation, entre autres, les sols restent « le parent pauvre » des politiques de protection de l’environnement en vigueur de par le monde. Face à ce constat, il y a urgence à envisager de mettre la question des sols au centre d’un débat environnemental national, afin qu’ils puissent bénéficier d’un statut juridique spécifique, lié aux catégories auxquelles ils seront affectés.

 

Je vous remercie.